Le cancer de la cavité buccale

Le cancer de la cavité buccale peut aussi être appelé cancer de la bouche. Différents types de cancer peuvent être développés au sein de la cavité buccale. La bouche est recouverte d’un revêtement appelé muqueuse buccale.

Des types rares de cancer de la cavité buccale peuvent aussi se manifester. Le cancer des glandes salivaires et le mélanome en sont des exemples.

La tumeur cancéreuse (maligne) se développe à partir de cellules cancéreuses qui peuvent envahir et détruire le tissu voisin. Elle peut aussi se propager (métastases) à d’autres parties du corps. C’est aux ganglions lymphatiques du cou que le cancer de la cavité buccale se propage le plus souvent. Les changements subis par les cellules de la bouche peuvent causer parfois des états précancéreux.

Cela veut dire que les cellules anormales ne sont pas encore cancéreuses, mais qu’elles risquent de le devenir si elles ne sont pas traitées. Les états précancéreux de la bouche les plus fréquents sont la leucoplasie (plaque blanche) et l’érythroplasie (plaque rouge).  Mais dans certains cas, les changements qui affectent les cellules de la bouche peuvent causer le cancer de la cavité buccale.

La bouche :

La bouche débute à la jonction entre la peau et les lèvres. Le plafond de la bouche est formé du palais dur et du palais mou. La bouche mène à l’oropharynx (partie centrale du pharynx) et le palais mou sépare la bouche du nasopharynx (partie supérieure du pharynx). La surface interne des joues forme les côtés de la bouche. La langue occupe presque tout le plancher de la bouche (partie inférieure de la bouche).

États précancéreux de la bouche

Les états précancéreux de la bouche sont des changements subis par les cellules de la bouche qui les rendent plus susceptibles de devenir cancéreuses. Ces états ne sont pas encore cancéreux, mais les changements anormaux dans les cellules pourraient se transformer en cancer de la cavité buccale s’ils ne sont pas traités.

Les états précancéreux de la cavité buccale les plus courants sont la leucoplasie et l’érythroplasie.

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Leucoplasie

La leucoplasie, c’est la formation d’une zone anormale blanche ou grise sur la langue, l’intérieur de la joue, les gencives ou le plancher de la bouche.

La leucoplasie n’est pas nécessairement synonyme de cancer. Le risque de cancer de la cavité buccale dépend de la différence de forme, de taille et d’apparence entre les cellules anormales et les cellules normales de la bouche. Cette anomalie est appelée dysplasie. L’équipe de soins surveille attentivement les personnes atteintes de leucoplasie à la recherche de signes de cancer.

Facteurs de risque

Les facteurs de risque qui suivent font augmenter votre probabilité d’être atteint de leucoplasie
• grande consommation de tabac
• usage du tabac à mâcher
• consommation excessive d’alcool

Les signes et symptômes de la leucoplasie comprennent l’apparition d’une zone ou de taches blanchâtres dans la bouche qu’on ne peut pas gratter facilement.

Diagnostic

Votre dentiste ou votre médecin vous questionnera sur les symptômes que vous éprouvez et vous fera un examen dentaire ou buccal. Il pourrait faire un prélèvement de cellules dans la région anormale, soit une biopsie, afin de l’analyser en laboratoire.

Traitements

Il n’y a pas de traitements standards pour la leucoplasie. On opte pour la surveillance active, c’est-à-dire que votre équipe de soins observe attentivement votre état. On fait régulièrement des tests et des examens dans le but de détecter tôt toute transformation cancéreuse.
Puisque la leucoplasie peut se transformer en cancer, les personnes qui en sont atteintes devraient éviter les facteurs de risque connus comme la consommation de tabac et d’alcool.

Érythroplasie

L’érythroplasie, c’est la formation, sans cause évidente, d’une zone rouge anormale ou d’un groupe de taches rouges anormales sur la muqueuse tapissant la bouche. L’érythroplasie n’est pas nécessairement synonyme de cancer, mais cet état précancéreux risque fortement de se transformer en cancer. Environ 50 % de ces lésions évoluent en carcinome épidermoïde.

Facteurs de risque

Les facteurs de risque qui suivent font augmenter votre probabilité d’être atteint d’érythroplasie :

  • grande consommation de tabac
  • usage du tabac à mâcher
  • consommation excessive d’alcool

Signes et symptômes

Les signes et symptômes de l’érythroplasie comprennent l’apparition d’une zone rouge lisse ou surélevée qui saigne souvent quand on la gratte.

Diagnostic

Votre dentiste ou votre médecin vous questionnera sur les symptômes que vous éprouvez et vous fera un examen dentaire ou buccal. Il pourrait faire un prélèvement de cellules dans la région anormale, soit une biopsie, afin de l’analyser en laboratoire.

Traitements

Les options de traitement de l’érythroplasie peuvent comprendre celles-ci :

  • observation attentive (surveillance active) et visites de suivi fréquentes
  • chirurgie
  • cryochirurgie
  • chirurgie au laser

Puisque l’érythroplasie peut se transformer en cancer, les personnes qui en sont atteintes devraient éviter les facteurs de risque connus comme la consommation de tabac et d’alcool.

Facteurs de risque du cancer de la cavite bucale

Un facteur de risque est quelque chose, comme un comportement, une substance ou un état, qui accroît le risque d’apparition d’un cancer. La plupart des cancers sont attribuables à de nombreux facteurs de risque. Le tabac et l’alcool sont les plus importants facteurs de risque du cancer de la cavité buccale.

Le cancer de la cavité buccale est rare chez l’enfant et le jeune adulte. Le risque d’apparition augmente avec l’âge et est plus élevé chez les personnes de plus de 45 ans. Plus d’hommes que de femmes sont atteints du cancer de la cavité buccale, et il affecte plus souvent les hommes d’origine africaine.

Les états précancéreux de la cavité buccale comprennent la leucoplasie et l’érythroplasie. Ces états ne sont pas cancéreux, mais il arrive qu’ils se transforment en cancer de la cavité buccale s’ils ne sont pas traités. Certains facteurs de risque du cancer de la cavité buccale peuvent aussi causer ces états précancéreux. Apprenez-en davantage sur les états précancéreux de la cavité buccale.

Les facteurs de risque sont habituellement classés du plus important au moins important. Mais dans la plupart des cas, il est impossible de les classer avec une certitude absolue.

Des preuves convaincantes permettent d’affirmer que les facteurs suivants font augmenter votre risque de cancer de la cavité buccale.

Tabac

La plupart des cancers de la cavité buccale sont liés à l’usage du tabac. Toutes les formes de tabac font augmenter le risque de cancer de la cavité buccale, dont la cigarette, le cigare, la pipe, la bidi et le tabac sans fumée (dont le tabac à mâcher et le tabac à priser). Plus vous faites usage de tabac et plus vous le faites longtemps, plus votre risque augmente. Le risque de cancer de la cavité buccale augmente grandement quand le tabagisme est associé à la consommation de tabac sans fumée ou d’alcool, ou bien des deux. Continuer de fumer après le traitement d’un cancer de la cavité buccale accroît le risque d’apparition d’un autre cancer dans la cavité buccale.

Fumer la cigarette, le cigare ou la pipe accroît le risque de cancer de la cavité buccale. On associe souvent ces produits au cancer de la lèvre s’ils s’appuient sur les lèvres. On a établi un lien entre l’usage de produits du tabac sans fumée et le cancer des gencives et du revêtement interne des joues ainsi que des lèvres, puisque le tabac touche régulièrement ces régions.

Certaines études montrent que la fumée secondaire pourrait aussi accroître le risque de cancer de la cavité buccale.

 

Alcool

L’alcool est l’un des principaux facteurs de risque du cancer de la cavité buccale. Plus vous en buvez, plus votre risque augmente. Consommer de l’alcool et du tabac accroît davantage le risque de cancer de la cavité buccale que la consommation de l’un ou de l’autre seulement.

Chique de bétel et noix d’arec

Mâcher la chique de bétel ou la noix d’arec est courant en Asie du Sud et chez certains immigrants sud-asiatiques du Canada. La chique de bétel, ou paan, est une noix d’arec (graine du fruit du palmier oriental) et de la lime enveloppées dans une feuille de bétel. Certaines personnes mâchent seulement la noix d’arec. La chique de bétel et le tabac sont souvent mâchés ensemble, ou bien la chique de bétel peut contenir du tabac.

La chique de bétel et la noix d’arec contiennent des substances qui causent le cancer. Les personnes qui mâchent la chique de bétel ou la noix d’arec risquent davantage d’être atteintes d’un cancer de la cavité buccale, en particulier du revêtement interne des joues et des lèvres.

Virus du papillome humain (VPH)

Le groupe formé par les VPH comprend plus de 100 types différents de virus apparentés. De nombreux types de VPH se propagent par contact sexuel, dont le sexe oral. Ils peuvent infecter les organes sexuels (pénis chez l’homme et vulve, vagin et col de l’utérus chez la femme), le rectum et l’anus. Ils peuvent aussi infecter la bouche et la gorge.

On donne habituellement un numéro aux différents types de VPH afin de les identifier. L’infection au VPH 16 accroît le risque de cancer de la cavité buccale. L’infection au VPH 18 peut aussi faire augmenter ce risque. Il est probable que le VPH cause le cancer de la cavité buccale non lié à la consommation de tabac ou d’alcool.

Cancer antérieur

Les personnes qui ont déjà été atteintes d’un cancer de la cavité buccale risquent davantage de voir apparaître un nouveau cancer de la cavité buccale, surtout si elles continuent de consommer du tabac ou de l’alcool. Être atteint d’un cancer de l’œsophage, du larynx, du poumon ou du col de l’utérus accroît aussi le risque de cancer de la cavité buccale.

Antécédents familiaux de carcinome épidermoïde

Le carcinome épidermoïde est le type de cancer de la cavité buccale le plus courant. Une personne risque davantage d’être atteinte d’un carcinome épidermoïde dans la région de la tête et du cou (qui comprend la bouche) si un membre au premier degré de sa famille (parent, frère ou sœur, enfant) a reçu un diagnostic de carcinome épidermoïde à la tête ou au cou.

Exposition au soleil

L’exposition au soleil accroît le risque de cancer de la lèvre. C’est particulièrement vrai pour les personnes qui travaillent au soleil pendant de longues périodes, comme les agriculteurs. Les personnes qui ont le teint pâle sont également plus susceptibles d’être atteintes du cancer de la lèvre. La plupart des cancers de la lèvre apparaissent sur la lèvre inférieure, probablement parce que cette lèvre est plus exposée au soleil.

Faible consommation de fruits et de légumes

De nombreuses études montrent que ne pas consommer suffisamment de fruits et de légumes accroît le risque de cancer de la cavité buccale. On a établi un lien entre des substances comme les caroténoïdes, souvent présentes dans les fruits et les légumes, et un risque moindre de cancer de la cavité buccale.

Système immunitaire affaibli

Il est possible que votre système immunitaire soit affaibli après une greffe d’organe ou le traitement d’une maladie immunitaire. Les personnes dont le système immunitaire est affaibli risquent davantage d’être atteintes d’un cancer de la cavité buccale, en particulier de la lèvre. Cette hausse du risque peut être causée par la prise de médicaments qui inhibent votre système immunitaire. Les personnes dont le système immunitaire est affaibli sont aussi plus susceptibles de contracter une infection par le VPH, qui fait augmenter le risque de cancer de la cavité buccale.

Réaction du greffon contre l’hôte (GVH)

Les personnes qui ont reçu une greffe de cellules souches peuvent faire une GVH, c’est-à-dire que les cellules souches saines greffées voient le corps comme un étranger et commencent à détruire ses cellules, dont celles qui sont dans la bouche. Les dommages causés par la GVH aux cellules de la bouche font augmenter le risque de cancer de la cavité buccale.

Lichen plan

Le lichen plan est une affection chronique caractérisée par une éruption cutanée ou des lésions sur la peau et à l’intérieur de la bouche, habituellement sur la langue, les gencives et le revêtement des joues. Il arrive parfois que les lésions évoluent en ulcères. Avoir un lichen plan et des ulcères dans la bouche pendant une longue période accroît le risque de cancer de la cavité buccale.

Mauvaise santé buccodentaire

Les personnes ayant une mauvaise santé buccodentaire peuvent avoir plusieurs dents manquantes, des saignements aux gencives ou des infections chroniques causées par des bactéries ou des virus comme le VPH. Elles ne vont peut-être pas chez le dentiste très souvent pour prendre soin de leurs dents. Des études montrent que les personnes qui ont une mauvaise santé buccodentaire risquent davantage d’être atteintes d’un cancer de la cavité buccale.

Troubles héréditaires

Un trouble héréditaire, ou génétique, est transmis des parents aux enfants par les gènes. Les personnes atteintes de l’un des troubles héréditaires suivants risquent davantage d’être atteintes de changements précancéreux dans la bouche et d’un cancer de la cavité buccale. Elles le sont à un âge beaucoup plus jeune que dans le cas du cancer de la cavité buccale causé par d’autres facteurs de risque.

L’anémie de Fanconi est un trouble génétique rare qui affecte la moelle osseuse, l’empêchant de fabriquer suffisamment de globules rouges, de globules blancs ou de plaquettes.

La dyskératose congénitale est un syndrome génétique qui peut causer des globules rouges anormaux, des éruptions cutanées et des ongles de doigts et d’orteils anormaux.

Symptômes

Le cancer de la cavité buccale cause souvent des symptômes à un stade précoce de la maladie. D’autres affections médicales peuvent causer les mêmes symptômes que le cancer de la cavité buccale.

Le symptôme le plus fréquent du cancer de la cavité buccale est un ulcère ou une lésion dans la bouche ou sur la lèvre qui ne guérit pas. Un autre symptôme courant du cancer de la cavité buccale est une douleur dans la bouche qui ne disparaît pas. Voici d’autres signes et symptômes du cancer de la cavité buccale :

  • plaques blanches (leucoplasie), plaques rouges (érythroplasie) ou plaques teintées de blanc et de rouge (érythroleucoplasie) sur les lèvres ou dans la bouche
  • masse sur les lèvres, dans la bouche ou sur la langue
  • épaississement du revêtement interne (muqueuse buccale) de la joue
  • saignement dans la bouche
  • mal d’oreille qui ne disparaît pas
  • dents qui bougent
  • prothèses dentaires qui ne sont plus bien ajustées
  • difficulté à articuler les mots
  • enflure des glandes qui produisent la salive
  • enflure des ganglions lymphatiques du cou (ganglions lymphatiques cervicaux)
  • engourdissement ou perte de sensation sur la langue ou les lèvres
  • enflure de la mâchoire
  • changements de la voix
  • douleur quand vous avalez
  • perte de poids

Diagnostic

Biopsie

Lors d’une biopsie, le médecin prélève du tissu ou des cellules du corps afin de les analyser en laboratoire. Il arrive que le médecin applique un colorant sur une région anormale de la bouche (dans le cas de la leucoplasie ou de l’érythroplasie par exemple), ce qui l’aide à voir plus clairement le site de la biopsie. Le rapport du pathologiste confirme ou non la présence de cellules cancéreuses dans l’échantillon.

La biopsie à l’emporte-pièce permet d’enlever une partie de la masse en forme de cercle à l’aide d’un outil tranchant appelé emporte-pièce. C’est le type de biopsie auquel on a le plus souvent recours pour prélever un échantillon du revêtement interne (muqueuse) de la bouche. On se sert d’un instrument spécial pour faire un prélèvement dans un ulcère ou une lésion.

La biopsie incisionnelle permet d’enlever une petite partie du tissu de la région anormale à l’aide d’un scalpel (couteau).

La biopsie à l’aiguille fine (BAF) permet de prélever une petite quantité de liquide ou de cellules de la région anormale à l’aide d’une aiguille très fine. On peut avoir recours à la BAF pour les masses ou les ganglions lymphatiques du cou. L’échographie et la TDM peuvent aider à guider l’aiguille.

Endoscopie

On fait une endoscopie pour poser le diagnostic de cancer de la cavité buccale et en établir le stade. Elle permet au médecin d’observer l’intérieur du corps à l’aide d’un tube flexible muni d’une lumière et d’une lentille à une extrémité. Cet outil est appelé endoscope.

On peut avoir recours à différents types d’endoscopie pour trouver de petites tumeurs ou pour savoir si le cancer s’est propagé au-delà de la bouche ou encore s’il y a d’autres tumeurs dans la tête ou le cou.

On peut faire une nasopharyngoscopie pour observer l’intérieur du nez et de la gorge (pharynx).

On peut faire une laryngoscopie pour observer le larynx.

On peut faire une endoscopie digestive haute pour observer le pharynx, le larynx, l’œsophage, la trachée et les bronches.

Apprenez-en davantage sur l’endoscopie.

Évaluation de l’état nutritionnel

Les personnes ayant reçu un diagnostic de cancer de la cavité buccale ont habituellement de graves problèmes nutritionnels. Il est particulièrement important que les personnes atteintes de cancer se nourrissent bien puisque cela aide à s’assurer qu’elles sont en assez bonne santé pour recevoir un traitement et s’en rétablir.

Une diététiste fera l’évaluation de votre état nutritionnel lorsque vous aurez reçu votre diagnostic et au cours du traitement en vérifiant votre indice de masse corporelle (IMC), ce que vous mangez et si votre poids fluctue. Il est possible qu’on doive vous installer une sonde d’alimentation afin que vous soyez suffisamment bien nourri pour tolérer le traitement. Apprenez-en davantage sur l’alimentation par sonde.

Évaluation de la parole, de la déglutition et de la dentition

Les personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer de la cavité buccale peuvent déjà éprouver des problèmes dentaires et des troubles de la parole ou de la déglutition. Il est important de passer un examen dentaire complet et de faire faire les travaux dentaires nécessaires avant de recevoir un traitement, comme une radiothérapie.

Vous rencontrerez un orthophoniste lorsque vous aurez reçu votre diagnostic et au cours du traitement pour vous aider à traiter tout problème de la parole ou de la déglutition éprouvé à cause du cancer de la cavité buccale ou de son traitement.

Vous pourriez aussi passer l’un des examens suivants afin qu’on sache si vous avez des troubles de la déglutition.

Pour la fibroscopie de la déglutition, on se sert d’un endoscope particulier muni d’une caméra à fibres optiques pour observer le pharynx et le larynx alors que la personne avale.

Pour la vidéofluoroscopie de la déglutition (VFSS), aussi appelée gorgée barytée modifiée, on a recours à la radiographie et à un produit de contraste (baryum) pour enregistrer les mouvements produits lorsqu’on avale.

Radiographie

Lors d’une radiographie, on emploie des radiations de faible dose pour produire des images de parties du corps sur film.

On peut faire une radiographie pulmonaire pour vérifier si le cancer s’est propagé aux poumons.

On peut faire une radiographie panoramique de la bouche, aussi appelée panorex, pour évaluer les dents et savoir si le cancer s’est propagé aux mâchoires. Ce type de radiographie permet de prendre des clichés des os des mâchoires supérieure et inférieure et de la région qui les entoure.

Échographie

Lors d’une échographie, on a recours à des ondes sonores de haute fréquence pour produire des images de parties du corps. L’échographie permet de vérifier si le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques du cou (ganglions cervicaux) ou à des vaisseaux sanguins importants du cou, comme les artères carotides. On peut aussi avoir recours à l’échographie pour guider une biopsie à l’aiguille fine (BAF).

Tomodensitométrie (CT Scan)

Lors d’une tomodensitométrie (TDM), on emploie des appareils radiographiques particuliers afin de produire des images à 3 dimensions et en coupes des organes, tissus, os et vaisseaux sanguins du corps. Un ordinateur assemble les clichés en images détaillées.

On a recours à la TDM pour obtenir de l’information sur la taille, la forme et l’emplacement de la tumeur. On peut aussi faire une TDM afin de savoir si le cancer s’est propagé à la mâchoire inférieure ou aux ganglions lymphatiques du cou. La TDM du thorax permet de savoir si le cancer s’est propagé aux poumons. Certains chirurgiens font habituellement une TDM du cou et du thorax avant la chirurgie.

Imagerie par résonance magnétique

En imagerie par résonance magnétique (IRM), on a recours à de puissantes forces magnétiques et à des ondes radio-électriques pour produire des images en coupes des organes, tissus, os et vaisseaux sanguins du corps. Un ordinateur assemble les images en clichés à 3 dimensions.

On a recours à l’IRM pour obtenir de l’information sur la taille, la forme et l’emplacement de la tumeur. On fait souvent une IRM après une TDM pour obtenir plus d’information. On peut faire une IRM pour évaluer les tissus mous de la tête et du cou ou pour mesurer la profondeur de l’envahissement d’une structure de la bouche par la tumeur. Elle permet aussi de voir si la tumeur se propage le long d’un nerf. On peut avoir recours à l’IRM pour savoir si le cancer pourrait s’être propagé aux ganglions lymphatiques du cou.

Tomographie par émission de positrons (PET Scan)

Lors d’une tomographie par émission de positrons (PET Scan), on emploie une matière radioactive pour détecter des changements dans l’activité métabolique des tissus du corps. Un ordinateur analyse les modèles de distribution de la radioactivité et produit des images à 3 dimensions et en couleur de la région examinée.                                                                      On a recours à la TEP pour savoir si le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques ou à d’autres parties du corps. On peut l’associer à la TDM, ce qu’on appelle la PET-CTScan.

Classification histologique du cancer de la cavité buccale

La classification histologique définit l’apparence des cellules cancéreuses qu’on compare à celle des cellules normales et saines. Connaître le grade donne à votre équipe de soins une idée de la rapidité à laquelle le cancer peut se développer et de sa probabilité de propagation.

Pour établir le grade du cancer de la cavité buccale, le pathologiste examine au microscope un échantillon de tissu prélevé dans la bouche. Il vérifie jusqu’à quel point les cellules cancéreuses diffèrent des cellules normales (différenciation) et d’autres caractéristiques de la tumeur comme la taille et la forme des cellules et leur disposition. Il est habituellement en mesure de dire à quelle vitesse la tumeur se développe en observant le nombre de cellules qui se divisent.

Le pathologiste assigne un grade de 1 à 4 au cancer de la cavité buccale. Plus ce nombre est bas, plus le grade l’est aussi.

Les cancers de bas grade sont formés de cellules cancéreuses bien différenciées. Ces cellules sont anormales, mais elles ressemblent beaucoup aux cellules normales et sont disposées de façon très semblable aux cellules normales. Les cancers de bas grade ont tendance à se développer lentement et risquent moins de se propager.

Les cancers de haut grade sont formés de cellules cancéreuses peu différenciées ou indifférenciées. Ces cellules ne ressemblent pas aux cellules normales et sont disposées de façon très différente. Les cancers de haut grade ont tendance à se développer rapidement et sont plus susceptibles de se propager que les cancers de bas grade.

 

Stades du cancer de la cavité buccale

La stadification décrit ou classe un cancer en fonction de la quantité de cancer présente dans le corps et de son emplacement lors du diagnostic initial. C’est ce qu’on appelle souvent l’étendue du cancer. On se sert de l’information révélée par les examens pour savoir quelle est la taille de la tumeur, quelles parties de l’organe sont atteintes par le cancer, si le cancer s’est propagé à partir de son lieu d’origine et où il s’est propagé. Votre équipe de soins a recours au stade pour planifier votre traitement et prévoir l’issue (votre pronostic).

Le système de stadification le plus fréquemment employé pour le cancer de la cavité buccale est la classification TNM. Dans le cas du cancer de la cavité buccale, il y a 5 stades, soit le stade 0 suivi des stades 1 à 4. Pour les stades 1 à 4, on utilise souvent les chiffres romains I, II, III et IV. Mais dans le but de rendre le texte plus clair, nous emploierons les chiffres arabes 1, 2, 3 et 4. En général, plus le numéro du stade est élevé, plus le cancer s’est propagé. Parlez à votre médecin si vous vous posez des questions sur la stadification.

Quand les médecins décrivent le stade, ils peuvent employer les mots local, régional ou distant. Local signifie que le cancer se trouve seulement dans la bouche et qu’il ne s’est pas propagé à d’autres parties du corps. Régional signifie que le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques du cou (ganglions cervicaux). Distant signifie dans une partie du corps plus éloignée de la bouche.

Stade 0 (carcinome in situ)

Le cancer se trouve seulement dans le revêtement de la bouche ou des lèvres.

Stade 1

La tumeur mesure 2 cm ou moins.

Stade 2

La tumeur mesure plus de 2 cm mais pas plus de 4 cm.

Stade 3

La tumeur mesure plus de 4 cm ou bien le cancer s’est propagé à un ganglion lymphatique du cou du même côté que la tumeur et il mesure 3 cm ou moins.

Stade 4A

La tumeur est de n’importe quelle taille et elle a envahi l’une des parties du corps suivantes :

  • os du palais ou de la mâchoire inférieure
  • nerf dans la mâchoire inférieure appelé nerf alvéolaire inférieur
  • plancher de la bouche
  • peau du visage

Le cancer peut aussi s’être propagé à au moins 1 ganglion lymphatique du cou, dont la taille équivaut à 6 cm ou moins.

Stade 4B

La tumeur a envahi les tissus mous de la joue, comme les muscles, les nerfs ou les vaisseaux sanguins, ou bien la base du crâne, ou encore la tumeur enveloppe l’artère carotide interne du cou.

OU

Le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques du cou et l’un d’eux mesure plus de 6 cm ou bien le cancer présent dans un ganglion lymphatique s’est étendu au tissu voisin.

Stade 4C

Le cancer s’est propagé à d’autres parties du corps (métastases à distance), comme les poumons, le foie ou les os. On parle aussi de cancer de la cavité buccale métastatique.

Récidive de cancer de la cavité buccale

La récidive d’un cancer de la cavité buccale signifie que le cancer réapparaît à la suite du traitement. S’il réapparaît à l’endroit où il a d’abord pris naissance, on parle de récidive locale. S’il réapparaît dans des tissus ou des ganglions lymphatiques situés près de l’endroit où il a d’abord pris naissance, on parle de récidive régionale. Il peut aussi réapparaître dans une autre partie du corps : on parle alors de récidive ou de métastase à distance.

Métastase

Des cellules cancéreuses peuvent se propager de la cavité buccale (bouche) jusqu’à d’autres parties du corps. Cette propagation porte le nom de métastase.                                        Ainsi les cellules cancéreuses peuvent métastaser à :                                                     :

  • autres parties de la bouche
  • muscles entourant la bouche
  • ganglions lymphatiques du cou (ganglions cervicaux)
  • os entourant la bouche (mâchoire supérieure ou inférieure)
  • peau du visage
  • glandes salivaires
  • foie
  • poumons
  • os éloignés comme la base du crâne ou la colonne vertébrale
  • cerveau

Pronostic et survie pour le cancer de la cavité buccale

.Un facteur pronostique est un aspect du cancer ou une caractéristique de la personne, comme si elle fume, que le médecin prend en considération lorsqu’il fait un pronostic. Un facteur prédictif influence la façon dont le cancer répond à un certain traitement. On aborde souvent les facteurs pronostiques et les facteurs prédictifs ensemble et ils jouent tous les deux un rôle dans le choix du plan de traitement et dans l’établissement du pronostic.

Les éléments suivants sont les facteurs pronostiques du cancer de la cavité buccale.

Stade

Le stade du cancer de la cavité buccale est un facteur pronostique important. Plus le stade est bas, meilleur est le pronostic.

Épaisseur de la tumeur

L’épaisseur de la tumeur est également un facteur pronostique important. Une tumeur peu épaisse engendre un meilleur pronostic. Une tumeur plus épaisse risque davantage de réapparaître (récidiver) au même endroit (récidive locale). Les tumeurs épaisses sont également plus susceptibles de s’être propagées aux ganglions lymphatiques.

État des marges

La marge est la région de tissu sain qui entoure la tumeur et qu’on enlève avec la masse lors d’une chirurgie. S’il y a des cellules cancéreuses dans la marge, on dit que la marge chirurgicale est positive. S’il n’y a pas de cellules cancéreuses dans la marge, on dit que la marge chirurgicale est négative. Une tumeur dont la marge chirurgicale est négative engendre un meilleur pronostic.

Propagation aux nerfs

Quand le cancer de la cavité buccale a envahi un nerf, qu’il l’entoure ou qu’il s’est développé le long de ce nerf, ce qu’on appelle envahissement périneural, il est possible que le pronostic soit moins bon.

Propagation aux vaisseaux sanguins

Quand le cancer de la cavité buccale s’est propagé aux vaisseaux sanguins, ce qu’on appelle envahissement vasculaire, cela peut accroître le risque de propagation dans tout le corps. Un cancer qui s’est propagé dans tout le corps engendre un pronostic plus sombre.

Propagation aux ganglions lymphatiques

Un cancer de la cavité buccale qui s’est propagé aux ganglions lymphatiques engendre un pronostic plus sombre. Plus le nombre de ganglions lymphatiques atteints par le cancer est élevé, plus le risque de propagation ou de métastases à distance est élevé. Si le cancer se développe au-delà de la paroi d’un ganglion lymphatique (extension extracapsulaire), le pronostic est également plus sombre.

Emplacement

Le pronostic peut aussi dépendre de l’emplacement du cancer de la cavité buccale.

Traitement

Le choix thérapeutique dépend de :

  • la taille du cancer
  • le stade du cancer
  • l’emplacement du cancer
  • votre état de santé global et votre capacité à vous rétablir de la chirurgie, de la radiothérapie ou de la chimiothérapie
  • comment un traitement affectera votre apparence et vos fonctions, comme votre langage et votre capacité d’avaler et de mastiquer
  • vos préférences personnelles

Votre équipe de soins peut comprendre un certain nombre de professionnels de la santé formés spécialement pour traiter les personnes atteintes d’un cancer de la cavité buccale, dont ceux-ci :

  • chirurgien de la tête et du cou, aussi appelé Chirurgien Maxillo-Faciale (spécialisé dans la chirurgie de la bouche, des mâchoires, du visage et du cou) ou otorhinolaryngologiste ORL ( Chirurgien de l’oreille, du nez et de la gorge)
  • chirurgien reconstructeur de la tête et du cou (spécialisé dans la reconstruction autour de la tête et dans la chirurgie plastique du cou et du visage)
  • oncologue médical (spécialisé dans le traitement du cancer à l’aide de médicaments)
  • radiothérapeute (spécialisé dans le traitement du cancer à l’aide de la radiothérapie)
  • dentiste
  • Logopède (pathologiste de la parole)
  • Diététicien

Il peut être difficile de manger quand on a le cancer de la cavité buccale, alors vous risquez de ne pas manger suffisamment et vous pourriez perdre du poids. Avant le traitement, un diététicien pourrait faire l’évaluation de votre état nutritionnel afin de savoir comment le cancer de la cavité buccale a affecté votre nutrition. Si vous n’absorbez pas assez d’éléments nutritifs, vous pourriez avoir besoin d’une sonde d’alimentation qu’on mettra en place avant le traitement. On s’assure ainsi que vous êtes suffisamment nourri pour maintenir votre poids et vos forces en cours de traitement.

Il est important d’évaluer si le cancer de la cavité buccale a affecté votre langage et jusqu’à quel point. Il arrive souvent que la personne atteinte rencontre un orthophoniste lors du diagnostic initial et tout au cours du traitement pour aider à traiter les troubles de la parole causés par le cancer de la cavité buccale ou son traitement.

Il est également important de passer un examen dentaire complet puisque des travaux dentaires pourraient devoir être effectués avant le traitement.

Si vous fumez, votre équipe de soins vous indiquera comment elle peut vous aider à renoncer au tabac. Le tabagisme peut limiter l’efficacité de votre traitement du cancer, alors il est important de cesser de fumer avant le traitement.

On commence habituellement par traiter le cancer de la cavité buccale par chirurgie. La chirurgie peut être suivie d’une radiothérapie et parfois d’une radiothérapie et d’une chimiothérapie. La reconstruction pourrait être nécessaire pour réparer des structures dans la bouche et les mâchoires ou pour vous aider à parler et à avaler. On planifie la reconstruction en même temps que le traitement.

On peut vous proposer l’un ou plusieurs des traitements suivants pour le cancer de la cavité buccale.

Chirurgie

La chirurgie est le traitement principal de la plupart des cancers de la cavité buccale. Selon le stade et l’emplacement de la tumeur, on peut pratiquer l’un des types suivants de chirurgie.

L’excision locale large permet d’enlever la tumeur ainsi qu’une marge de tissu normal tout autour. On y a recours pour les petits cancers précoces de la cavité buccale.

La glossectomie permet d’enlever la langue en partie ou en totalité.

La mandibulectomie permet d’enlever la mâchoire inférieure (mandibule) en partie ou en totalité.

La maxillectomie permet d’enlever la mâchoire supérieure (maxillaire) en partie ou en totalité.

Le curage ganglionnaire cervical permet d’enlever des ganglions lymphatiques dans le cou. On y a habituellement recours quand le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques du cou. On peut le faire en même temps que la chirurgie pratiquée pour enlever la tumeur. On peut aussi le faire dans le but de prévenir la propagation du cancer et de réduire le risque de réapparition (récidive) du cancer. On a aussi couramment recours au curage ganglionnaire cervical pour savoir si le cancer s’est propagé ou non aux ganglions lymphatiques.

La gastrostomie permet d’insérer un tube dans l’estomac afin de vous nourrir.

La trachéostomie permet de faire, dans le cou, une ouverture appelée stomie menant à la trachée pour que l’air se rende aux poumons. On l’effectue souvent lors d’une chirurgie du cancer touchant la tête et le cou afin de s’assurer que l’enflure qui se produit après l’intervention n’affectera pas la capacité à respirer. La trachéostomie est également nécessaire quand une tumeur ou une enflure exerce une pression sur la trachée, ou qu’elle la bloque, ce qui rend la respiration difficile.

L’extraction dentaire permet d’enlever les dents qui ne sont pas saines.

La reconstruction permet de rétablir la fonction et l’apparence de la bouche.

Radiothérapie

En radiothérapie, on a recours à des rayons ou à des particules de haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses. On peut administrer une radiothérapie pour traiter le cancer de la cavité buccale. On y a le plus souvent recours après la chirurgie pour détruire les cellules cancéreuses qui peuvent rester et réduire le risque de réapparition du cancer. Il arrive qu’on associe la radiothérapie à la chimiothérapie (chimioradiothérapie).

On peut aussi administrer une radiothérapie au cou pour empêcher la propagation du cancer aux ganglions lymphatiques ou pour réduire le risque de réapparition du cancer.

On peut avoir recours à la radiothérapie, avec ou sans chimiothérapie, comme traitement principal dans de rares cas où la chirurgie n’est pas possible. On peut aussi y avoir recours pour soulager les symptômes d’un cancer avancé qu’on ne peut pas enlever par chirurgie (radiothérapie palliative).

La radiothérapie externe, la curiethérapie et la radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI) sont les types de radiothérapie qu’on peut administrer pour traiter le cancer de la cavité buccale. Lors de la radiothérapie externe, un appareil émet des radiations à travers la peau jusqu’à la tumeur et une partie du tissu qui l’entoure. La curiethérapie est une radiothérapie interne. La RCMI émet la radiation de nombreux angles différents afin de traiter toute la tumeur.

Chimiothérapie

On a parfois recours à la chimiothérapie pour traiter le cancer de la cavité buccale. On l’associe souvent à une radiothérapie après la chirurgie. On peut aussi administrer une chimiothérapie ainsi qu’une radiothérapie si la chirurgie n’est pas possible ou pour traiter un cancer avancé.

Immunothérapie

On peut administrer un médicament immunothérapeutique si le cancer réapparaît (récidive) ou se propage et s’il a cessé de réagir à une chimiothérapie à base d’un médicament comme le cisplatine ou le carboplatine.

Suivi

Le suivi après le traitement est une composante importante des soins apportés aux personnes atteintes de cancer. Vous devrez avoir régulièrement des visites de suivi, en particulier au cours des 5 premières années qui suivent le traitement. Ces visites permettent à l’équipe de soins de surveiller vos progrès et de savoir comment vous vous rétablissez du traitement.

Traitements du cancer de la cavité buccale de stade 0

En présence d’un cancer de la cavité buccale de stade 0 (carcinome in situ), on peut avoir recours aux options de traitement suivantes. Votre équipe de soins vous proposera des traitements en fonction de vos besoins et discutera avec vous afin d’élaborer un plan de traitement.

Chirurgie

La chirurgie est le traitement principal du cancer de la cavité buccale de stade 0.

L’excision locale large permet d’enlever la tumeur ainsi qu’une marge de tissu normal tout autour. La quantité de tissu enlevé avec la tumeur dépend de l’emplacement de la tumeur. On fait habituellement la chirurgie par la bouche (approche transbuccale).

Radiothérapie

On a rarement recours à la radiothérapie pour traiter le cancer de la cavité buccale de stade 0. On peut vous administrer une radiothérapie si vous n’êtes pas en mesure d’avoir une chirurgie.

Traitements du cancer de la cavité buccale de stade précoce

En présence d’un cancer de la cavité buccale de stade précoce (stade 1 ou 2), on peut avoir recours aux options de traitement suivantes. Votre équipe de soins vous proposera des traitements en fonction de vos besoins et discutera avec vous afin d’élaborer un plan de traitement. On fait habituellement l’évaluation de l’état nutritionnel et de l’état des dents dans le cadre du plan de traitement. Vous pourriez avoir besoin d’une sonde d’alimentation afin qu’on s’assure ainsi que vous êtes suffisamment nourri en cours de traitement.

Les cancers de la cavité buccale de stade précoce sont habituellement traités par chirurgie comme traitement principal. Dans certains cas, on peut faire suivre la chirurgie d’une radiothérapie, avec ou sans chimiothérapie.

Chirurgie

La chirurgie visant à enlever la tumeur est le traitement le plus fréquent des cancers de la cavité buccale de stade précoce. Le type de chirurgie pratiqué dépend de l’emplacement du cancer. Si les marges sont positives après la chirurgie, on pourrait faire une autre résection pour enlever plus de tissu jusqu’à ce que les marges soient négatives ou saines.

L’excision locale large permet d’enlever la tumeur ainsi qu’une marge de tissu normal tout autour. La quantité de tissu enlevé avec la tumeur dépend de l’emplacement de la tumeur.

La glossectomie permet d’enlever la langue en partie ou en totalité.

La mandibulectomie permet d’enlever la mâchoire inférieure (mandibule) en partie ou en totalité. On peut y avoir recours pour certaines tumeurs quand on doit également enlever des os pour obtenir des marges saines.

Le curage ganglionnaire cervical permet d’enlever des ganglions lymphatiques dans le cou. On peut y avoir recours même quand il n’y a pas de signe évident de cancer dans les ganglions si la tumeur mesure 4 mm ou plus d’épaisseur ou pour aider à la reconstruction.

La chirurgie reconstructive peut être nécessaire en présence d’une grosse tumeur. On peut faire la reconstruction en utilisant la peau prélevée sur une autre partie du corps, soit une greffe osseuse, ou du tissu (peau, muscle, os ou une association de ces organes) prélevé sur une autre partie du corps, soit un lambeau. Ce type de lambeau contient généralement de la peau, des os ou bien les deux.

Radiothérapie

On peut avoir recours à la radiothérapie après la chirurgie. On peut l’administrer sous forme de radiothérapie externe, de curiethérapie ou bien sous ces deux formes. Il arrive qu’on associe la chimiothérapie à la radiothérapie (chimioradiothérapie).

On peut administrer une radiothérapie après la chirurgie, avec ou sans chimiothérapie, si le cancer de la cavité buccale présente certaines caractéristiques à risque élevé qui font augmenter la probabilité de réapparition (récidive) du cancer telles que celles-ci :

  • marges positives
  • tumeur qui touche des nerfs ou des vaisseaux sanguins ou qui s’est développée le long de nerfs (envahissement périneural) ou des vaisseaux sanguins (envahissement vasculaire)

Traitements du cancer de la cavité buccale métastatique

En présence d’un cancer de la cavité buccale métastatique (stade 4C), L’équipe de soins vous proposera des traitements en fonction de vos besoins et discutera avec vous afin d’élaborer un plan de traitement. On fait habituellement l’évaluation de l’état nutritionnel et de l’état des dents avant le traitement. Vous pourriez avoir besoin d’une sonde d’alimentation afin qu’on s’assure ainsi que vous êtes suffisamment nourri en cours de traitement. Il est important de faire faire tous les travaux dentaires nécessaires avant le traitement.

Les cancers de la cavité buccale métastatiques sont souvent traités par radiothérapie, chimiothérapie ou les deux. On peut avoir recours aux options de traitement suivantes, dont traiter une tumeur qui ne peut pas être enlevée complètement ou une personne qui ne peut pas ou ne veut pas subir de chirurgie.

Radiothérapie

On peut administrer une radiothérapie sous forme de curiethérapie, de radiothérapie externe, ou bien sous ces deux formes.

Il arrive qu’on administre une radiothérapie en même temps qu’une chimiothérapie (chimioradiothérapie) ou bien on peut l’administrer après une chimiothérapie. Il est possible qu’on ait seulement recours à la radiothérapie pour traiter les symptômes (radiothérapie palliative).

Chimiothérapie

On peut administrer une chimiothérapie d’induction suivie d’une radiothérapie ou d’une chimioradiothérapie. Il est possible qu’on ait seulement recours à la chimiothérapie pour traiter les symptômes.

Chirurgie

La chirurgie peut permettre de maîtriser les symptômes. On peut avoir recours à la chirurgie pour enlever une tumeur qui bloque la voie respiratoire afin de faciliter la respiration.

Traitements de la récidive de cancer de la cavité buccale

La récidive d’un cancer de la cavité buccale signifie que le cancer réapparaît à la suite du traitement (cancer récidivant). On peut avoir recours aux options de traitement suivantes pour la récidive de cancer de la cavité buccale. Le traitement de la récidive dépend d’où le cancer réapparaît et des traitements que vous avez déjà reçus. Votre équipe de soins vous proposera des traitements en fonction de vos besoins et discutera avec vous afin d’élaborer un plan de traitement.

Chirurgie

On peut avoir recours à la chirurgie pour traiter la récidive de cancer de la cavité buccale. On peut faire une chirurgie pour enlever une tumeur qui a récidivé localement ou régionalement.

Radiothérapie

On peut vous proposer une radiothérapie pour un cancer de la cavité buccale qui récidive si on n’y a pas déjà eu recours pour traiter le cancer.

Chimiothérapie

On peut vous proposer une chimiothérapie pour un cancer de la cavité buccale qui récidive. Si vous n’avez pas déjà reçu de radiothérapie, on pourrait vous administrer une chimiothérapie ainsi qu’une radiothérapie (chimioradiothérapie).

Immunothérapie

On peut administrer un médicament immunothérapeutique si le cancer réapparaît (récidive) ou se propage et s’il a cessé de réagir à une chimiothérapie à base d’un médicament comme le cisplatine ou le carboplatine. Le médicament immunothérapeutique le plus souvent administré pour traiter le cancer de la cavité buccale est le nivolumab (Opdivo).

Chirurgie du cancer de la cavité buccale

La plupart des personnes atteintes d’un cancer de la cavité buccale subiront une chirurgie. Le type de chirurgie que vous aurez dépend surtout de la taille et de l’emplacement de la tumeur ainsi que de son stade. Quand votre équipe de soins planifie la chirurgie, elle prend aussi en considération d’autres facteurs comme votre âge et votre état de santé global.

On peut pratiquer une chirurgie pour différentes raisons. Vous pouvez avoir une chirurgie pour :

  • enlever complètement la tumeur;
  • enlever des ganglions lymphatiques si le cancer s’y est propagé ou empêcher le cancer de s’y propager;
  • atténuer la douleur ou soulager les symptômes (chirurgie palliative).

La chirurgie du cancer de la cavité buccale peut affecter votre apparence et votre capacité à mastiquer, à avaler et à parler. De nombreux spécialistes travaillent en collaboration pour planifier un traitement qui vous offrira la meilleure qualité de vie possible. Ces spécialistes peuvent être des chirurgiens (chirurgiens de la tête et du cou, chirurgiens reconstructeurs et autres spécialistes), des radio-oncologues, des oncologues médicaux, des dentistes, des diététistes et des pathologistes de la parole.

Avant la chirurgie

Certaines chirurgies du cancer de la cavité buccale peuvent être compliquées et il peut être difficile de s’en rétablir. Il est important d’être le plus en santé possible avant de subir l’opération. On pourrait vous faire des analyses sanguines, comme une formule sanguine (FS) ou des analyses biochimiques sanguines, des tests de coagulation sanguine et des tests de la fonction hépatique (foie). Vous pourriez aussi passer des tests de la fonction cardiaque et de la fonction pulmonaire afin qu’on s’assure que vous êtes en assez bonne santé pour subir une chirurgie. On fera aussi l’évaluation de votre état nutritionnel afin de connaître votre poids et votre apport alimentaire.

Il est important que vous passiez un examen dentaire complet et que vous receviez les soins dentaires nécessaires dans le cadre de votre plan de traitement. Si vous fumez, votre équipe de soins vous encouragera à renoncer au tabac. Le tabac peut faire augmenter le risque de réapparition (récidive) du cancer et aussi ralentir la guérison et accroître le risque d’effets secondaires après la chirurgie.

Ablation de la tumeur

La résection permet d’enlever la tumeur en entier ainsi qu’une marge de tissu sain tout autour. Si votre tumeur est petite et facile à atteindre par le chirurgien, ce dernier fera l’opération par la bouche. Si la tumeur est grosse, il est possible que le chirurgien doive enlever la tumeur par une incision pratiquée dans votre cou ou votre mâchoire (mandibulectomie). On a recours à différents types de chirurgie pour enlever la tumeur primitive selon son emplacement. Vous pourriez aussi recevoir d’autres traitements avant ou après la chirurgie.

 

Excision locale large

On fait une excision locale large pour traiter les petites tumeurs. On enlève la tumeur ainsi qu’une marge de tissu normal tout autour. La peau restante est suturée ou on la laisse guérir d’elle-même. Si les marges enlevées avec la tumeur sont positives, on envisage de faire une autre résection.

Glossectomie

La glossectomie est une chirurgie lors de laquelle on enlève la langue en partie ou en totalité.

La glossectomie partielle permet de traiter les petites tumeurs sur la langue. On enlève une petite partie de la langue et on referme la plaie à l’aide de points de suture ou on la laisse guérir d’elle-même. Si on fait une résection plus large, il pourrait être nécessaire de pratiquer une greffe de peau ou une reconstruction plus complexe pour refermer la plaie. Les troubles de la parole et de la déglutition sont peu probables après une glossectomie partielle.

La glossectomie sub-totale permet de traiter de plus grosses tumeurs sur la langue. On enlève une grande partie de la langue lors de cette chirurgie. On fait une reconstruction pour réparer la plaie afin que vous puissiez avaler et parler le mieux possible.

La glossectomie totale permet d’enlever toute la langue. Ce type de chirurgie n’est pratiqué que si le cancer est avancé. Il est difficile de manger et de parler après une telle intervention. Il est possible qu’on enlève le larynx (laryngectomie) lors de la glossectomie totale si le cancer s’y est propagé. Lors de la laryngectomie, le chirurgien fixe l’extrémité de la trachée à une ouverture (stomie) pratiquée dans le cou. Vous aurez alors une stomie permanente (trachéostomie) et vous ne serez pas en mesure de parler normalement, mais vous pourrez apprendre d’autres façons de parler et de communiquer.

Mandibulectomie

La mandibulectomie est une chirurgie qui permet d’enlever la mâchoire inférieure (mandibule) en partie ou en totalité. On y a recours pour traiter les tumeurs qui se trouvent près de la mâchoire inférieure (celles qui prennent naissance dans le plancher de la bouche ou la crête alvéolaire inférieure) ou les tumeurs qui ont envahi la mâchoire inférieure.

La mandibulectomie marginale, aussi appelée résection du bord ou résection de demi-épaisseur, permet d’enlever seulement une mince couche osseuse de la mâchoire inférieure qui contient les dents. On y a recours lorsque la tumeur est située près de la mâchoire inférieure ou qu’elle a envahi le revêtement de l’os (périoste).

La mandibulectomie segmentaire, aussi appelée résection de pleine épaisseur, permet d’enlever toute une section de la mâchoire inférieure. On peut l’effectuer lorsque le cancer s’est propagé en profondeur dans l’os. Il est possible de remplacer la section enlevée avec un bout d’os provenant d’une autre partie du corps. On peut utiliser un os de la jambe (péroné), l’os de la hanche ou l’omoplate

 

Maxillectomie

La maxillectomie est une chirurgie qui permet d’enlever la mâchoire supérieure (maxillaire) en partie ou en totalité ainsi qu’une tumeur située au plafond de la bouche (palais dur). On peut pratiquer une maxillectomie partielle ou totale. Il est possible qu’on doive poser une prothèse maxillaire (obturateur) pour réparer le trou laissé dans le plafond de la bouche par l’intervention. Dans la plupart des cas, il se peut qu’on pratique une chirurgie reconstructive.

Curage ou évidement ganglionnaire cervical

Le cancer de la cavité buccale peut se propager aux ganglions lymphatiques du cou. Le curage ganglionnaire cervical est une chirurgie qui permet d’enlever des ganglions lymphatiques dans le cou. On y a habituellement recours quand le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques du cou. On peut le faire en même temps que la chirurgie pratiquée pour enlever la tumeur. On peut aussi le faire dans le but de prévenir la propagation du cancer et de réduire le risque de réapparition du cancer. On a aussi couramment recours au curage ganglionnaire cervical pour savoir si le cancer s’est propagé ou non aux ganglions lymphatiques.

On fait habituellement un curage ganglionnaire cervical dans les cas suivants :

  • les examens d’imagerie laissent entendre que des ganglions lymphatiques sont atteints par le cancer
  • une biopsie révèle que des ganglions lymphatiques sont atteints par le cancer
  • la tumeur de la cavité buccale a envahi une structure de la bouche à plus de 4 mm d’épaisseur, et on veut se débarrasser de toutes les cellules cancéreuses qui restent et prévenir le risque de réapparition du cancer dans les ganglions lymphatiques
  • aide à la planification d’autres traitements ou d’une chirurgie reconstructive

On peut vous enlever des ganglions lymphatiques d’un seul côté du cou (curage homolatéral) ou des deux côtés du cou (curage bilatéral). On fait souvent le curage ganglionnaire cervical en même temps que la chirurgie pratiquée pour enlever la tumeur principale. On l’effectue parfois après la chirurgie, selon les résultats de la pathologie.

Il existe différents types de curage ganglionnaire cervical. Le type que vous aurez dépend des ganglions lymphatiques que les médecins croient atteints par le cancer et de la nécessité d’enlever des muscles, des nerfs ou des veines.

L’évidement ganglionnaire cervical sélectif permet d’enlever seulement quelques régions de ganglions lymphatiques.

L’évidement ganglionnaire cervical radical modifié permet d’enlever la plupart des ganglions lymphatiques situés d’un côté du cou, entre la mâchoire et l’omoplate, ainsi que du muscle et des tissus nerveux.

L’évidement ganglionnaire cervical radical permet d’enlever tous les ganglions lymphatiques d’un côté du cou ainsi que du muscle, des nerfs et des veines.

Dans certains cas, on peut proposer une biopsie du ganglion sentinelle (BGS) dans le cadre du plan de traitement pour un cancer de la cavité buccale afin de savoir si le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques du cou.

Chirurgie reconstructive ou réparatrice

Il est possible qu’on doive pratiquer une chirurgie reconstructive pour réparer des structures de la bouche et de la mâchoire ou pour rétablir la parole et la déglutition après une chirurgie étendue. Les techniques de reconstruction s’améliorent constamment et différents centres de traitement peuvent adopter différentes approches. On planifie habituellement la reconstruction en même temps que le traitement.

Il est important que l’équipe de soins qui participe à la reconstruction discute avec vous de vos attentes afin de les évaluer, et ce, avant que la chirurgie soit pratiquée ou que d’autres traitements soient administrés. On peut choisir la meilleure technique de reconstruction pour vous en prévoyant quels os et tissus mous devront être enlevés lors de la chirurgie et quels tissus permettraient de remplacer et de restaurer les structures et les fonctions. Vous devrez prendre certaines décisions au début de la planification du traitement, comme si vous préférez qu’on ait recours à des prothèses ou à vos propres tissus pour la reconstruction. Votre équipe de soins élaborera un plan de traitement juste pour vous, selon l’emplacement de la tumeur, votre état général de santé et votre capacité à vous rétablir d’une longue chirurgie ainsi que vos préférences personnelles.

On fait souvent la reconstruction au même moment que la chirurgie pratiquée pour enlever la tumeur, mais on peut aussi l’effectuer lors d’une autre intervention. On peut se servir de peau prélevée sur une autre partie du corps, soit une greffe osseuse, de tissu (peau, muscle, os ou une association de ces organes) prélevé sur une autre partie du corps, soit un lambeau, et de prothèses.

Greffes de peau

La greffe de peau permet de remplacer une surface de peau par de la peau prélevée ailleurs sur le corps. On peut faire une greffe de peau pour réparer de petites plaies chirurgicales. On peut aussi y avoir recours pour couvrir la surface où le chirurgien a enlevé du tissu pour un lambeau. Un instrument spécial appelé dermatome permet d’enlever des couches de peau en feuillets. On transfère ensuite la peau sur la plaie chirurgicale.

On peut faire 2 types de greffe de peau différents pour reconstruire la bouche.

Lors de la greffe de demi-épaisseur, on enlève les 2 couches supérieures de la peau de la zone donneuse, soit la couche externe de la peau (épiderme) et la couche sous l’épiderme (derme). On prélève habituellement de la peau d’une cuisse, d’une fesse ou d’un bras. La peau se régénère dans ces régions.

Lors d’une greffe de pleine épaisseur, on enlève toute l’épaisseur de la peau soit l’épiderme, le derme et la couche de graisse sous le derme qu’on appelle couche sous-cutanée. On prélève habituellement de la peau sur le cou, à l’arrière des oreilles ou à l’intérieur du bras. On recoud ensemble les bords de la peau de la zone donneuse pour refermer la plaie.

Lambeaux

Un lambeau régional, aussi appelé lambeau local, est un morceau de tissu (avec ou sans peau) qui contient son propre apport sanguin et qui sert à réparer des plaies chirurgicales. On détache l’une des extrémités du tissu du corps alors que l’autre reste en place afin de conserver l’apport sanguin. On étire ou on déplace ensuite le lambeau jusqu’à la plaie située tout près et on l’y fixe à l’aide de points de suture.

Un lambeau libre est un morceau de tissu qu’on a complètement enlevé d’une zone donneuse pour l’appliquer sur la zone qui a besoin d’être réparée. Une chirurgie très délicate est nécessaire pour relier les minuscules vaisseaux sanguins du lambeau aux vaisseaux de la plaie chirurgicale. Ce type de chirurgie est connu sous le nom de chirurgie microvasculaire. On prélève fréquemment les lambeaux libres des bras, des jambes, du dos ou de l’abdomen.

Prothèses faciales et implants dentaires

On peut avoir recours aux prothèses faciales ou aux implants dentaires pour la reconstruction et ils peuvent aider à avaler et à parler. Les implants ou les prothèses dentaires peuvent remplacer les dents manquantes. On peut remplacer la mâchoire supérieure (maxillaire) et le devant du plafond de la bouche (palais dur) par une prothèse. On peut aussi se servir de prothèses dans la bouche pour remodeler certaines structures dans le but d’améliorer le langage et la déglutition. Il y a souvent un suivi pour ajuster ou modifier la prothèse.

Mise en place d’une sonde d’alimentation

On peut avoir recours à la chirurgie pour mettre une sonde d’alimentation en place si le cancer de la cavité buccale ou ses traitements affectent votre capacité d’avaler. Différents types de sondes d’alimentation peuvent être employés.

Trachéostomie

La trachéostomie permet de faire, dans le cou, une ouverture appelée stomie menant à la trachée pour que l’air se rende aux poumons. La trachéostomie est parfois nécessaire quand une tumeur ou une enflure exerce une pression sur la trachée, ou qu’elle la bloque, ce qui rend la respiration difficile. On peut aussi y avoir recours avant certaines chirurgies pour protéger une voie respiratoire. Elle est habituellement temporaire.

 

Après la chirurgie

On vous mentionnera, ainsi qu’à votre aidant, ce à quoi vous devez vous attendre après la chirurgie. Quand vous vous réveillerez, vous pourriez avoir plusieurs tubes différents. Vous pouvez avoir un tube dans le cou pour respirer (trachéostomie). Vous pouvez aussi avoir des tubes pour évacuer des liquides et une sonde d’alimentation.

Après une chirurgie de la bouche, vous ne serez pas en mesure de manger pendant quelques jours. Un diététicien vous offrira son soutien et des conseils sur la nutrition et tout changement alimentaire que vous pourriez devoir faire une fois que vous aurez quitté l’hôpital. Vous pourriez aussi devoir travailler avec un orthophoniste si la chirurgie a affecté votre langage.

 

 

Effets secondaires

Peu importe le traitement du cancer de la cavité buccale, il est possible que des effets secondaires se produisent, mais chaque personne les ressent différemment. Certaines en ont beaucoup alors que d’autres en éprouvent peu.

Si des effets secondaires se manifestent, ils peuvent le faire n’importe quand pendant la chirurgie, tout de suite après ou quelques jours voire quelques semaines plus tard. Il arrive que des effets secondaires apparaissent des mois ou des années à la suite de la chirurgie (effets tardifs). La plupart disparaissent d’eux-mêmes ou peuvent être traités, mais certains risquent de durer longtemps ou d’être permanents.

Les effets secondaires de la chirurgie dépendent surtout du type de chirurgie et du site chirurgical ainsi que de votre état de santé global.

La chirurgie du cancer de la cavité buccale peut causer ces effets secondaires :

  • douleur
  • saignement
  • fatigue
  • infection
  • ouverture de la plaie
  • perte du lambeau
  • enflure du site chirurgical
  • lymphœdème
  • difficulté à avaler
  • difficulté à parler
  • problèmes à mastiquer
  • écoulement de bave
  • difficulté à ouvrir la mâchoire (trismus)
  • perte de poids
  • lésions des nerfs
  • changements de la fonction et de l’apparence des lèvres
  • fistule buccale
  • tissu cicatriciel

Radiothérapie pour le cancer de la cavité buccale

En radiothérapie, on a recours à des rayons ou à des particules de haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses. On administre parfois une radiothérapie pour traiter le cancer de la cavité buccale. Votre équipe de soins prendra en considération vos besoins personnels pour choisir le type de radiothérapie, la dose à administrer, la façon de le faire et l’horaire à suivre. Vous pourriez aussi recevoir d’autres traitements.

Les avantages de la radiothérapie pour le cancer de la cavité buccale sont que l’apparence et les fonctions normales de la bouche sont conservées et qu’une anesthésie générale n’est pas nécessaire. Si la radiothérapie ne parvient pas à traiter efficacement le cancer de la cavité buccale, il est encore possible de faire une chirurgie de rattrapage, qui permet d’enlever tout le cancer qui reste après le traitement.

Les désavantages de la radiothérapie pour le cancer de la cavité buccale sont les effets secondaires. La radiothérapie n’est pas aussi efficace que la chirurgie pour traiter les grosses tumeurs et pratiquer une chirurgie après une radiothérapie est souvent plus difficile et plus dangereux.

On administre souvent une radiothérapie après une chirurgie du cancer de la cavité buccale. La radiothérapie peut être le traitement principal dans certains cas où la chirurgie n’est pas une option.

On a recours à la radiothérapie après la chirurgie pour les cancers de la cavité buccale dont le risque de réapparition (récidive) est élevé. On parle entre autres de cancers qui présentent n’importe laquelle des caractéristiques suivantes :

  • grosse tumeur
  • marges chirurgicales proches ou positives
  • tumeur qui s’est développée le long des nerfs ou à l’intérieur des nerfs (envahissement périneural)
  • propagation aux vaisseaux sanguins et aux ganglions lymphatiques (envahissement lymphovasculaire)
  • au moins deux ganglions lymphatiques positifs
  • cancer présent dans des ganglions lymphatiques qui s’est propagé hors de la capsule (extension extracapsulaire)
  • cancer présent dans un ganglion lymphatique qui mesure plus de 3 cm

On associe parfois la radiothérapie à la chimiothérapie pour traiter le cancer de la cavité buccale. C’est ce qu’on appelle une chimioradiothérapie. On administre ces 2 traitements pendant la même période.

On administre la radiothérapie pour différentes raisons. Vous pouvez recevoir une radiothérapie ou une chimioradiothérapie pour :

  • détruire les cellules cancéreuses;
  • réduire la taille de la tumeur avant d’autres traitements comme une chirurgie ou une chimiothérapie (radiothérapie néoadjuvante);
  • détruire les cellules cancéreuses qui pourraient rester après la chirurgie ou la chimiothérapie afin de réduire le risque de réapparition du cancer (radiothérapie adjuvante);
  • soulager la douleur ou contrôler les symptômes d’un cancer de la cavité buccale qui est avancé (traitement palliatif).

Avant la radiothérapie, il est important que vous passiez un examen dentaire et qu’on vous fasse tous les travaux dentaires nécessaires. Il est également important d’arrêter de fumer puisque le tabagisme peut réduire l’efficacité de la radiothérapie et aggraver les effets secondaires.

On a le plus souvent recours aux types suivants de radiothérapie pour traiter le cancer de la cavité buccale.

Radiothérapie externe

Lors de la radiothérapie externe, un appareil émet des radiations à travers la peau jusqu’à la tumeur et une partie du tissu qui l’entoure. La taille de la région traitée et la dose de radiation émise dépendent de la taille de la tumeur, de l’envahissement du tissu voisin par la tumeur et de la propagation du cancer.

Les médecins peuvent avoir recours aux types suivants de radiothérapie externe pour cibler la région à traiter et épargner le plus possible de tissu normal voisin.

La radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle (RC 3D) émet la radiation vers la tumeur à partir de plusieurs directions. Le radio-oncologue se sert des images d’IRM pour cartographier l’emplacement et la forme exacts de la tumeur. Plusieurs faisceaux de rayonnement sont ensuite modelés et dirigés vers la tumeur afin de la traiter de tous les angles. Chaque faisceau est assez faible et peu susceptible d’endommager les tissus normaux, mais une plus forte dose est émise vers la tumeur là où les faisceaux se rencontrent.

La radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI) émet la radiation de nombreux angles différents afin de traiter toute la tumeur, mais la RCMI permet aussi au radio-oncologue d’ajuster la force de chacun des faisceaux, ce qui fait en sorte qu’une dose plus élevée est administrée à la tumeur et que les tissus normaux voisins reçoivent une dose plus faible.

Effets secondaires

Peu importe le traitement du cancer de la cavité buccale, il est possible que des effets secondaires se produisent, mais chaque personne les ressent différemment. Certaines en ont beaucoup alors que d’autres en éprouvent peu ou pas du tout.

Lors des séances de radiothérapie, l’équipe de soins protège le plus possible les cellules saines qui se trouvent dans la zone de traitement. Mais il est possible que les cellules saines soient endommagées et qu’elles provoquent ainsi des effets secondaires. Si des effets secondaires se manifestent, ils peuvent le faire n’importe quand pendant la radiothérapie, tout de suite après ou quelques jours voire quelques semaines plus tard. Il arrive que des effets secondaires apparaissent des mois ou des années à la suite de la radiothérapie (effets tardifs). La plupart disparaissent d’eux-mêmes ou peuvent être traités, mais certains risquent de durer longtemps ou d’être permanents.

Les effets secondaires de la radiothérapie dépendent surtout de la taille de la région traitée, de la région ou des organes spécifiques traités, de la dose totale et du mode d’administration. Voici certains effets secondaires fréquents de la radiothérapie pour le cancer de la cavité buccale :

Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez ces effets secondaires ou d’autres que vous croyez liés à la radiothérapie. Plus vite vous leur mentionnez tout problème, plus rapidement ils pourront vous dire comment aider à les soulager.

 

Chimiothérapie du cancer de la cavité buccale

En chimiothérapie, on a recours à des médicaments anticancéreux, ou cytotoxiques, pour détruire les cellules cancéreuses. On administre parfois une chimiothérapie pour traiter le cancer de la cavité buccale. Votre équipe de soins prendra en considération vos besoins personnels pour choisir les agents chimiothérapeutiques, les doses et les modes d’administration. Vous pourriez aussi recevoir d’autres traitements.

On associe souvent la chimiothérapie à la radiothérapie pour traiter le cancer de la cavité buccale. C’est ce qu’on appelle une chimioradiothérapie. On administre ces 2 traitements pendant la même période.

On administre une chimiothérapie pour différentes raisons. On peut l’associer à une radiothérapie pour traiter un cancer de la cavité buccale après une chirurgie ou quand la chirurgie n’est pas possible. On peut l’administrer, avec ou sans radiothérapie, pour soulager la douleur ou contrôler les symptômes d’un cancer de la cavité buccale qui est avancé (chimiothérapie palliative).

La chimiothérapie est habituellement un traitement systémique. Cela signifie que les médicaments circulent dans le sang pour atteindre et détruire les cellules cancéreuses dans tout le corps, dont celles qui auraient pu se détacher de la tumeur primitive à la bouche.

Agents chimiothérapeutiques administrés pour le cancer de la cavité buccale

Voici les agents chimiothérapeutiques employés pour traiter le cancer de la cavité buccale :

  • cisplatine
  • 5-fluorouracil (Adrucil, 5-FU)
  • méthotrexate
  • carboplatine
  • paclitaxel (Taxol)
  • docétaxel (Taxotere)
  • ifosfamide (Ifex)
  • bléomycine (Blenoxane)
  • cétuximab (Erbitux)

Les associations chimiothérapeutiques les plus fréquemment administrées pour traiter le cancer de la cavité buccale sont les suivantes :

  • cisplatine et 5-fluorouracil
  • cisplatine et paclitaxel
  • carboplatine et 5-fluorouracil
  • carboplatine et paclitaxel
  • cisplatine et méthotrexate

Les agents chimiothérapeutiques les plus souvent employés en chimioradiothérapie sont les suivants :

  • cisplatine
  • carboplatine
  • cétuximab

Effets secondaires de la chimiothérapie

Peu importe le traitement du cancer de la cavité buccale, il est possible que des effets secondaires se produisent, mais chaque personne les ressent différemment. Certaines en ont beaucoup alors que d’autres en éprouvent peu ou pas du tout.

La chimiothérapie peut causer des effets secondaires puisqu’elle risque d’endommager les cellules saines tout en détruisant les cellules cancéreuses. Si des effets secondaires se manifestent, ils peuvent le faire n’importe quand pendant la chimiothérapie, tout de suite après ou quelques jours voire quelques semaines plus tard. Il arrive que des effets secondaires apparaissent des mois ou des années à la suite de la chimiothérapie (effets tardifs). La plupart disparaissent d’eux-mêmes ou peuvent être traités, mais certains risquent de durer longtemps ou d’être permanents.

Les effets secondaires de la chimiothérapie dépendent surtout du type de médicament, de la dose, de la façon de l’administrer et de votre état de santé global. Voici certains effets secondaires fréquents des agents chimiothérapeutiques administrés pour traiter le cancer de la cavité buccale :

Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez ces effets secondaires ou d’autres que vous croyez liés à la chimiothérapie. Plus vite vous leur mentionnez tout problème, plus rapidement ils pourront vous dire comment aider à les soulager.

 

Immunothérapie du cancer de la cavité buccale

On a parfois recours à l’immunothérapie pour traiter le cancer de la cavité buccale. L’immunothérapie aide à renforcer ou à rétablir la capacité du système immunitaire de combattre le cancer. L’immunothérapie est parfois appelée thérapie biologique.

Vous pouvez recevoir une immunothérapie pour traiter un cancer de la cavité buccale qui récidive ou qui est métastatique si le cancer a cessé de réagir à une chimiothérapie composée de médicaments à base de platine comme le cisplatine et le carboplatine.

Le médicament immunothérapeutique le plus souvent employé pour traiter le cancer de la cavité buccale est le nivolumab (Opdivo). On l’administre habituellement dans la veine du bras (intraveineuse, ou IV) aux 2 semaines.

Votre équipe de soins prendra en considération vos besoins personnels pour choisir les médicaments, les doses et les modes d’administration de l’immunothérapie. Vous pourriez aussi recevoir d’autres traitements.

Effets secondaires

Peu importe le traitement du cancer de la cavité buccale, il est possible que des effets secondaires se produisent, mais chaque personne les ressent différemment. Certaines en ont beaucoup alors que d’autres en éprouvent peu ou pas du tout.

Les effets secondaires de l’immunothérapie dépendent surtout du type de médicament ou d’association médicamenteuse, de la dose, de la façon de l’administrer et de votre état de santé global. Le nivolumab peut causer ces effets secondaires :

Le suivi après le traitement du cancer de la cavité buccale

Le suivi est une composante importante des soins apportés aux personnes atteintes. Les spécialistes du cancer et votre médecin de famille se partagent souvent cette responsabilité. Votre équipe de soins discute avec vous afin de décider quel suivi répond à vos besoins.

N’attendez pas au prochain rendez-vous fixé pour signaler tout nouveau symptôme et tout symptôme qui ne disparaît pas. Avisez votre équipe de soins si vous avez :

  • de la douleur;
  • un écoulement de la plaie;
  • de la difficulté à ouvrir la mâchoire (trismus);
  • une perte de poids;
  • des changements de la vision, de l’ouïe ou du goût;
  • de la difficulté à mastiquer, à parler ou à avaler;
  • une nouvelle masse ou enflure qui apparaît dans la bouche ou le cou.

Le risque de réapparition (récidive) du cancer de la cavité buccale est plus élevé au cours des 2 à 3 premières années qui suivent le traitement, donc un suivi étroit est nécessaire durant cette période. Il est important de cesser de fumer afin d’aider à réduire le risque de réapparition du cancer. Les personnes qui ont beaucoup consommé de tabac et d’alcool au cours de leur vie risquent d’être un jour atteintes d’une autre tumeur primitive du tube digestif.

Planification des visites de suivi

Les visites de suivi pour le cancer de la cavité buccale sont habituellement ainsi prévues :

  • aux 1 à 3 mois au cours de la première année
  • aux 2 à 6 mois au cours de la deuxième année
  • aux 4 à 8 mois de la troisième à la cinquième année
  • aux 12 mois à partir de la sixième année

Déroulement des visites de suivi

Lors d’une visite de suivi, votre équipe de soins vous pose habituellement des questions sur les effets secondaires du traitement et votre capacité d’adaptation.

Il est possible que votre médecin vous fasse un examen physique, dont :

  • vérifier si vous avez des troubles de la parole et de la voix et évaluer votre langage et votre ouïe;
  • observer toute votre bouche;
  • palper les ganglions lymphatiques de votre cou (ganglions cervicaux);
  • examiner vos dents à la recherche de caries;
  • observer l’intérieur de votre nez à l’aide d’un endoscope.

Des examens sont souvent prescrits dans le cadre du suivi. On pourrait demander ceux-ci :

  • radiographie pulmonaire pour vérifier les poumons
  • examens d’imagerie (TDM, IRM, PETScan) à la recherche de signes de maladie ou de réapparition (récidive) du cancer
  • analyses sanguines pour connaître le taux de thyréostimuline (TSH) et surveiller la fonction thyroïdienne après une radiothérapie au cou

Vous pourriez aussi passer l’un des examens suivants afin qu’on évalue votre capacité à avaler.

Lors de la fibroscopie de la déglutition, on se sert d’un endoscope particulier muni d’une caméra à fibres optiques pour observer le pharynx et le larynx lorsque vous avalez.

Lors de la gorgée barytée modifiée (GBM), on a recours aux rayons X et à un produit de contraste (baryum) pour enregistrer les mouvements produits lorsque vous avalez.

Si votre équipe de soins découvre que le cancer est réapparu, elle discutera avec vous afin de planifier votre traitement et vos soins.

Rééducation orale et dentaire

Si vous avez eu une chirurgie ou une radiothérapie à la bouche, il est important d’avoir un suivi et une rééducation dentaire à vie. Si vous avez besoin de travaux dentaires, comme l’extraction d’une dent, après avoir reçu une radiothérapie à la bouche, cela devrait être fait à l’hôpital par un oncologue dentaire ou un chirurgien buccal.

 

Soins de soutien pour le cancer de la cavité buccale

Les soins de soutien permettent aux gens de surmonter les obstacles physiques, pratiques, émotifs et spirituels engendrés par le cancer de la cavité buccale. C’est une composante importante des soins apportés aux personnes atteintes de cette maladie. De nombreux programmes et services permettent de répondre aux besoins et d’améliorer la qualité de vie de ces personnes et de leurs proches, en particulier une fois que le traitement est terminé.

Se rétablir du cancer de la cavité buccale et s’adapter à sa vie après le traitement diffèrent pour chacun, selon l’emplacement de la tumeur, le stade du cancer, les organes et tissus enlevés lors de la chirurgie, le type de traitement administré et bien d’autres facteurs. La fin du traitement d’un cancer peut engendrer des émotions partagées. Même si le traitement est terminé, il pourrait y avoir d’autres questions à régler, comme l’adaptation aux effets secondaires à long terme. Une personne qui a été traitée pour un cancer de la cavité buccale peut se préoccuper des aspects suivants.

Estime de soi et image corporelle

L’estime de soi, c’est ce qu’on ressent face à nous-même. L’image corporelle, c’est la façon dont on perçoit notre propre corps. Le cancer de la cavité buccale et ses traitements peuvent affecter l’estime de soi et l’image corporelle d’une personne. C’est souvent parce que le cancer ou les traitements du cancer engendrent des changements corporels tels que ceux-ci :

 

  • cicatrices
  • changements de la peau
  • changement de la forme du visage
  • port d’une prothèse
  • difficulté à parler ou à manger
  • perte de poids

Certains de ces changements peuvent être temporaires. D’autres dureront longtemps ou seront permanents.

Pour de nombreuses personnes, l’image corporelle et la perception du regard des autres sont étroitement liées à l’estime de soi et peuvent être source de préoccupations réelles et d’une importante détresse. Elles peuvent avoir peur de sortir ou craindre d’être rejetées par les autres ou être en colère ou bouleversées, même si les effets du traitement ne sont pas nécessairement visibles.

La chirurgie reconstructive aide à rétablir l’apparence et à améliorer la mastication, la déglutition (action d’avaler) et la parole. Posez des questions à votre chirurgien et parlez-lui avant l’opération afin de savoir quels changements votre apparence risque de subir. Soyez franc et dites-le à votre équipe de soins si vous avez des préoccupations.

Si la chirurgie du cancer de la cavité buccale affecte votre apparence, laissez-vous du temps pour vous y adapter. La première fois que vous vous regarderez dans le miroir pourrait être difficile. Avoir quelqu’un avec vous pour vous soutenir pourrait être utile.

Parler à quelqu’un qui a vécu une expérience semblable peut aussi vous aider. Il existe des outils susceptibles de vous permettre de faire face aux changements du visage comme le maquillage camouflage ou les foulards et chapeaux.

Apprenez-en davantage sur la façon de faire face aux problèmes d’estime de soi et d’image corporelle.

Sécheresse de la bouche

Beaucoup de personnes auront la bouche sèche pendant et après le traitement d’un cancer de la cavité buccale. Une radiothérapie à la bouche ou une chirurgie qui endommage les glandes salivaires peuvent rendre la bouche sèche. L’association d’une chimiothérapie à une radiothérapie (chimioradiothérapie) rend souvent la bouche encore plus sèche. De nouvelles façons d’administrer la radiothérapie, comme la RCMI, peuvent aider à atténuer cette complication chez de nombreuses personnes.

Difficulté à mastiquer et à avaler

Une chirurgie de la bouche, en particulier si on doit enlever certaines structures comme la langue et les mâchoires, peut causer des problèmes à mastiquer et à avaler. Vous pourriez avoir de la douleur ou un engourdissement qui rend la mastication difficile. Vous pourriez être incapable de garder la nourriture dans votre bouche si vous n’êtes pas en mesure de bouger vos lèvres. Manger des aliments mous peut aider. Dans certains cas, la reconstruction ou le port d’une prothèse dentaire est nécessaire afin de remplacer une structure à l’intérieur de la bouche.

Si on vous enlève une partie de la langue, un logopède pourra vous montrer comment utiliser la partie restante de votre langue pour avaler. Vous pouvez améliorer votre déglutition en modifiant la position de votre tête et en faisant des exercices d’amplitude de mouvements pour les mâchoires et la langue par exemple..

Troubles de l’élocution

Une chirurgie lors de laquelle on enlève une grande partie de la langue, des mâchoires ou du palais peut causer des troubles de l’élocution. La reconstruction aide à atténuer ces complications, mais il est souvent difficile de rétablir les fonctions normales. Des prothèses buccales, comme des prothèses dentaires, permettent de corriger la perte de tissus enlevés lors de la chirurgie et d’améliorer la parole.

Un orthophoniste peut évaluer les troubles de la parole et aider à les traiter. Logopède est en mesure de vous apprendre d’autres façons de parler et de communiquer, comme avec des dispositifs de communication adaptés, la voix laryngée, la voix œsophagienne et la prothèse trachéo-œsophagienne (larynx artificiel).

Changements du goût

Une radiothérapie à la tête, au cou ou à la bouche peut endommager les glandes salivaires et les papilles gustatives de la langue, affectant ainsi le goût de certains aliments. Les agents chimiothérapeutiques peuvent également affecter les cellules gustatives de la bouche. Une chirurgie pratiquée pour enlever la langue en partie ou en totalité peut réduire ou supprimer le sens du goût.

Caries dentaires et maladies parodontales

Une radiothérapie à la tête ou au cou peut causer des troubles dentaires. La radiothérapie risque d’endommager les glandes salivaires, réduisant ainsi la quantité de salive qu’elles produisent. La salive aide à nettoyer les dents et les gencives, c’est pourquoi le risque de caries et de maladie des gencives est plus grand lorsqu’il y a moins de salive dans la bouche. La radiothérapie peut aussi affecter l’émail des dents, ce qui accroît le risque de formation de caries dentaires.

Il faut consulter le dentiste ou l’oncologue dentaire avant de commencer le traitement. Il est très important d’avoir une bonne hygiène de la bouche pour prévenir les problèmes. On pourrait administrer des traitements à base de fluorure pour aider à protéger les dents des caries. On recommande souvent de consulter régulièrement le dentiste ou l’oncologue dentaire après le traitement.

 

 

Troubles nutritionnels

La difficulté à mastiquer et à avaler ainsi qu’une perte d’appétit peuvent mener à la malnutrition et à une perte de poids. On peut prendre des mesures afin d’aider la personne à accroître son appétit, à manger davantage et à continuer de bien se nourrir. Il est possible qu’on lui recommande la prise de suppléments nutritionnels. Une diététiste peut souvent aider à bien se nourrir et à faire face à une perte d’appétit.

Baisse de la fonction de la glande thyroïde (hypothyroïdie)

Une radiothérapie au cou peut réduire la fonction de la glande thyroïde (hypothyroïdie). De 30 à 40 % des personnes qui reçoivent une radiothérapie pour un cancer de la tête et du cou, dont le cancer de la cavité buccale, seront atteintes d’hypothyroïdie. Parmi les symptômes de l’hypothyroïdie on trouve la fatigue extrême, la peau et les cheveux secs, la perte de cheveux, le gain de poids et l’intolérance au froid.

Si vous faites de l’hypothyroïdie après avoir été traité pour un cancer de la cavité buccale, vous pourriez devoir prendre des médicaments chaque jour afin de contrôler la glande thyroïde.