La chirurgie des glandes sous-maxillaires

La glande sous-maxillaire est la glande salivaire située quelques centimètres devant l’angle de la mâchoire inférieure juste sous le rebord inférieure de celle-ci.

Indications de l’exérèse de la glande sous-maxillaire

Cette glandes peut être affectée par diverses maladies nécessitant son exérèse:

1) Pathologie obstructive lithiasique ou autres:

Des calculs salivaires peuvent se former au sein de la glande sous-maxillaire ou dans le canal de cette glande causant ainsi une obstruction et/ou infection. En fonction de la taille du ou des calcul(s), de leurs localisation, de la sévérité des symptômes ou de leurs fréquence, exérèse du calcul et/ou de la glande peut s’avérer nécessaire.

2) Pathologie tumorale

Des tumeurs bénignes ou malignes (cancéreuse) peuvent affecter cette glande nécessitant son ablation chirurgicale. Cette exérèse à elle seule peut être le traitement définitive dans le cas des tumeurs bénignes ou malignes. Toutefois, parfois l’exérèse de cette glande peut être réalisé en association avec un curage (évidement) ganglionnaire cervicale dans le cadre de traitement chirurgical de certaines tumeurs malignes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quels sont les symptômes ?

  • Pathologies obstructive: Douleur et gonflement pendant la prise des repas. Toutefois, en cas de complication infectieuse le patient peut développer de la fièvre, du gonflement douloureux et continu sous la mâchoire inférieure avec parfois extrusion du pus de l’orifice du canal de la glande qui se situe sous la langue.

 

  • Pathologie tumorale: Une tuméfaction sous forme d’une boule indolore peut être découverte soit par palpation ou parfois causer une asymétrie qui est visible (si la taille de la tuméfaction est suffisamment grande). Dans les cas avancés de cancer de cette glande, une asymétrie de la lèvre inférieure et le coins de la bouche (commissure buccale) peut être visible pendant le repos et le mouvement. Ceci peut être du à l’envahissement de la branche marginale ou mentonnière du nerf facial avoisinnant.

L’intervention

L'intervention se déroule sous anesthésie générale. Une consultation d'anesthésie pré-opératoire ainsi qu’une hospitalisation sont donc indispensables.

L'intervention nécessite une incision cutanée cervicale de 5 à 7 centimètres juste en regard de la glande, dans un pli cutané du cou.

L’exérèse de la glande sous-maxillaire est effectuée par dissection, en libérant progressivement la glande des tissus adjacents en protégeant la branche marginale ou mentonnière du nerf facial, ainsi que le nerf lingual. Finalement on sectionnera et séparera de son canal qui vient de se terminer dans la cavité buccale sous la langue.

En cas de tumeur, la tumeur peut parfois nécessiter une analyse pendant l'intervention. C’est l’examen anatomopathologique extemporané permet de connaître la nature de la lésion pendant l’intervention. Le diagnostic sera confirmé par l’examen anatomopathologique définitif en post-opératoire.

En cas de tumeur maligne, il est parfois nécessaire de prélever les ganglions situés autour de la glande pour les faire analyser. Il faut alors souvent agrandir l’incision pour effectuer un évidement ou curage ganglionnaire du cou (cervical).

En cas de tumeur bénigne, il n’y a pas de geste complémentaire.

En cas de calcul, on s'assure de l'absence de calcul dans le canal évacuateur de la glande ; il est parfois nécessaire de faire une petite incision par voie endo-buccale, sous la langue.

En fin d’intervention, la voie d’abord (l’incision) est suturée. On laisse souvent en place un drain qui permet de diminuer le risque de développement d’hématome dans le cou. Ce drain est gardé en place pendant la durée de l’hospitalisation.

La durée de l'intervention est en moyenne de 1heure mais peut varier en fonction des difficultés chirurgicales et des résultats de l'examen anatomopathologique per-opératoire (pendant l’intervention).

Les suites postopératoires

La durée de l’hospitalisation est en général de 2 ou 3 jours.

Les suites opératoires comportent :

– des soins post-opératoires locaux et pansements sont nécessaires pendant une période de 8 à 10 jours. – Les sutures seront enlevées en général après 1semaine à 10 jours.
– à distance de l’intervention, il existe souvent une légère dépression située sous le rebord de la mâchoire qui correspond à la place laissée vide de la glande et qui s’atténue progressivement avec le temps.
– la cicatrice devient en général très peu visible quelques mois après l’intervention.
– Son aspect est considéré comme définitif, un an après l’intervention.
– On peut également sentir une sensation altérée autour de la cicatrice.

Les risques et les complications

- Hémorragie/Hématome : Au décours immédiat de l'intervention, les complications hémorragiques nécessitant une ré-intervention sont exceptionnelles, ce d'autant que l'hématome post-opératoire au niveau de cette région est peu préoccupant.

-Infection : Développement d’une infection de la plaie après l’intervention est une possibilité également rare.

- Complication nerveuses : Il existe parfois en post-opératoire, une asymétrie buccale lors du sourire et de la parole. Elle est liée à une faiblesse ou parésie (paralysie incomplète) de la moitié de la lèvre inférieure du côté opéré. En effet, une partie du nerf facial (son rameau mentonnier) qui permet la motricité de la lèvre inférieure passe dans la région disséquée. Cette asymétrie est souvent temporaire et dans ce cas récupérera progressivement, aidée parfois par une kinésithérapie. Toutefois très rarement cette paralysie peut être permanente.

On peut parfois constater une petite zone anesthésiée (endormie) dans la région située sous la mâchoire. Cette anesthésie péri-cicatricielle s'atténuera avec le temps.

D’autres complications nerveuses plus graves restent heureusement exceptionnelles. Elles demeurent potentiellement plus fréquentes en cas d'adhérences, en particulier à la partie profonde de la langue. (dans le cas d’une infection chronique, ancienne et récidivante de la glande ou d’une tumeur maligne par exemple).

Dans ce cas, il peut exister :

- un traumatisme du nerf responsable de la mobilité de la moitié de la langue du côté opéré (nerf grand hypoglosse) avec paralysie et atrophie de la moitié de la langue dont les conséquences sont mineures sur la déglutition et la parole (la motricité de l’autre moitié de la langue étant conservée).

- un traumatisme du nerf lingual responsable de troubles de sensibilité plus ou moins gênants au niveau de la moitié de la langue du côté opéré. Il faut souligner que ces complications restent très exceptionnelles, car ces éléments anatomiques sont bien connus de votre chirurgien.

- Cicatrice hypertrophique ou chéloide : On peut constater également la survenue d'une hypertrophie au niveau de la cicatrice, plus ou moins évolutive. Cette éventualité est très rare au niveau de cette région (cicatrice hypertrophique ou véritable chéloïde) et nécessitera des soins particuliers.